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à Siam, sont les suivantes : la rosé, la rose d’Inde, l’immortelle, l’œillet d’Inde, le jasmin, la belle de nuit, l’amaranthe, le petit lis, le tournesol et le laurier-rose. Selon les Siamois, ce n’est pas la rose qui est la reine des fleurs, c’est le grand nénuphar, qu’on appelle aussi nymphæa ou lotus. Il y en a sept espèces. La plus petite, qui est blanche et n’est guère plus grande qu’une marguerite, abonde dans les rivières pendant l’inondation ; ses longues tiges succulentes se mangent crues ou cuites, en guise de légumes. Le lotus rouge a la fleur plus grosse, mais n’a d’autre usage que d’orner les étangs. Il y a aussi des nymphœa à fleurs bleues, vertes, jaune pâle et jaune d’or ; mais elles sont si rares, que je n’en ai rencontré que deux ou trois fois. Mais le grand nymphæa couleur rose est vraiment une fleur magnifique qui, épanouissant à demi ses belles pétales roses, laisse échapper un doux parfum de ses nombreuses étamines couleur d’or. C’est, je crois, la plus grande de toutes les fleurs : elle fait l’ornement de toutes les fêtes, on l’offre au roi, aux bonzes et à l’idole de Buddha. Quand la fleur est fécondée, elle produit sept ou huit grosses noisettes implantées dans un réceptacle rond composé de pulpe verte. Ces