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Réduit à l’état de domesticité, l’éléphant est doux, intelligent, obéit à la voix de son conducteur ; c’est la seule monture dont on puisse se servir dans de longs voyages, au milieu des forêts où souvent il n’y a pas de sentier tracé. Il se couche ventre à terre pour recevoir sa charge ou le voyageur qui doit le monter. Il casse avec sa trompe les branches qui gênent son passage. Lorsqu’il rencontre des bourbiers profonds, il se traîne sur le ventre et sur les genoux ; s’il trouve une rivière, il sonde d’abord avec sa trompe la profondeur de l’eau, il avance avec précaution, et quand il ne trouve plus de fond, il nage entre deux eaux, et respire par le bout de sa trompe qu’il tient élevée en haut. Il peut descendre dans les ravins les plus profonds, et, s’accrochant avec sa trompe, il gravit les montagnes les plus escarpées. Il fait environ une lieue et demie à l’heure, et peut marcher jour et nuit, pourvu qu’on lui laisse quelques heures pour remplir son large estomac. Quand il est fatigué, il frappe la terre avec sa trompe, et en tire un son semblable à celui du cor, pour avertir son cornac qu’il est temps de prendre du repos. Au lieu de selle, on attache sur son dos un grand panier surmonté d’un toit ; le voyageur se place dedans,