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et l’oiseleur, qui s’était caché, vient mettre la main dessus. Cent peaux d’alcyons sont payées par les Chinois de trois à cinq cents francs.

L’ibis blanc est un bel oiseau du genre des échassiers, qui a la moitié de la grosseur de la cigogne ; il se nourrit ordinairement d’écrevisses et de poissons ; il se tient sur les bords des rivières ou des étangs ; d’une patte il remue la boue pour en faire sortir les petits poissons qu’il attrappe fort adroitement. Dans la saison où le poisson est rare, il se nourrit de sauterelles et de grenouilles au milieu des champs. Il paraît même qu’il aime beaucoup les taons et les grosses mouches, car on en voit souvent des troupes perchées sur le dos des buffles attraper ces insectes. L’ibis blanc est tellement commun à Siam, qu’on le trouve presque partout ; il n’est pas rare de voir des touffes de bambous chargées de deux ou trois cents de ces oiseaux ; c’est vraiment une belle chose à voir qu’un grand arbre chargé d’ibis, qui, vus de loin, ressemblent à de grosses et belles fleurs d’une blancheur éclatante.

Le paon se tient dans les endroits incultes près des rivières ; il vit de graines et, quand il a à sa portée des plantations de piment rouge, il en fait