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Le grand coquillage appelé tridacne géant ou bénitier, se pêche sur la côte orientale du golfe ; sur les bords, il n’y en a pas de gros, et ce n’est qu’à la profondeur de quinze à vingt mètres qu’on peut en trouver d’une énorme dimension. Quand on veut en faire des bénitiers, il faut enlever la croûte et polir la surface extérieure. Dans plusieurs localités on pêche l’avicule perlière, soit pour en extraire les petites perles, soit pour faire des ouvrages en nacre, genre d’industrie auquel s’adonnent un certain nombre d’ouvriers siamois et cambogiens. Le buccin, ou conque de triton, est employé pour sonner la trompe dans les cérémonies religieuses pratiquées par les brames, qui sont les mages du roi ; il fait aussi partie de l’orchestre royal qui accompagne Sa Majesté dans ses visites aux pagodes.

Ce serait peut-être ici le lieu de parler du taret naval. On appelle ainsi un ver marin logé dans un tuyau cylindrique et tortueux, percé à son extrémité supérieure, qui se prolonge et s’élargit à mesure que l’animal grandit ; il a, aux extrémités de ce tuyau, quatre autres pièces dont la surface est hérissée de vingt-cinq rangs de petites dents semblables à celles d’une lime ; c’est par leur moyen que le taret perce les bois les plus durs. Il paraît