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cueil dans une grande barque, sur une estrade surmontée du dais et au son lugubre des clarinettes ; les parents et les amis accompagnent le convoi dans plusieurs petits ballons, processionnent le défunt jusqu’à la pagode où il doit être brûlé. Alors, les parents découvrent le cercueil et remettent le corps entre les mains de celui qui, par office, est chargé de le brûler moyennant un tical qu’on a eu soin de mettre dans la bouche du défunt. Le brûleur lui lave d’abord le visage avec de l’eau de coco, et si le défunt a ordonné avant sa mort qu’il serait mangé par les vautours et les corbeaux, il le dépèce et jette sa chair à ces oiseaux de proie qui ne quittent pas les pagodes. Le cadavre étant mis sur le bûcher, on allume le feu ; les nerfs étant contractés, le mort semble s’agiter et se rouler au milieu des flammes, c’est un spectacle horrible à voir. Quand la combustion est terminée, les parents viennent recueillir les principaux ossements qu’ils mettent dans une urne et les emportent à la maison. Le deuil consiste à avoir des habits blancs et la tête rasée. Les personnes riches font des funérailles qui durent trois jours et même plus ; il y a feux d’artifices, sermon des talapoins, comédies noc-