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c’est là que les dames du sérail prennent leur bain et se livrent à toutes sortes de divertissements pour se consoler d’être séquestrées du monde.

DU SECOND ROI.

C’est la coutume à Siam qu’il y ait un second roi qu’on appelait autrefois uparat et qu’il s’appelle aujourd’hui vangnà. C’est ordinairement un frère ou un proche parent du roi qui est élevé à cette dignité. Il a un immense palais presque aussi beau et aussi somptueux que celui du premier roi il a aussi les insignes royaux ; tous les passants sont obligés de se prosterner devant son pavillon situé au bord du fleuve ; il a sa cour, ses officiers, ses mandarins absolument sur le même pied que le premier roi. C’est ordinairement lui qui se met à la tête des armées en temps de guerre ; le premier roi ne fait rien d’important sans avoir son approbation. Il est cependant tenu d’aller visiter le roi de temps en temps ; alors il salue en élevant les deux mains, mais il ne se prosterne pas, et reste assis accoudé sur des carreaux comme d’égal à égal. Il est remarquable que de temps immémorial les vangnà ont toujours été en assez bonne