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est assisté d’un lieutenant ou balat, et d’un sous-lieutenant appelé jokabat ; il a en outre un tribunal ou conseil composé d’une douzaine de juges appelés kromakan. Le gouverneur réunit tous les jours son conseil dans une grande salle, où l’on traite toutes les affaires importantes.

Les gouverneurs jouissent d’une grande autorité dont ils abusent souvent pour opprimer le pauvre peuple, ce qui fait qu’ils sont en butte à de fréquentes accusations auxquelles ils ne peuvent se soustraire qu’en offrant des sommes considérables au roi ou bien au grand mandarin dont ils relèvent.

À Siam, la plupart des charges sont héréditaires, de sorte que c’est toujours le fils qui succède au père, à moins que la différence d’âge ou la volonté du souverain n’y mette obstacle. Toutes les personnes constituées en dignité sont obligées, deux fois par an, à boire l’eau du serment dont j’ai déjà parlé. Quiconque manquerait à cette formalité, sans excuse légitime, serait regardé comme un traître, et emprisonné sur-le-champ. Il n’y a que les chefs chrétiens qui en sont exempts, parce que le roi a reconnu que cet acte est contraire à leur religion.

Chaque année, à la fin du mois de novembre,