Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 317 —

Dans les grandes guerres que les Thai ont eu à soutenir contre les Birmans et les Cambogiens, ils avaient des armées formidables de deux ou trois cent mille hommes, quelques milliers de chevaux, et jusqu’à mille éléphants. Les batailles avaient Ucu dans de grandes plaines, où chacune des nations pouvait déployer toufes ses forces. Mais, depuis la ruine de Juthia, il n’y a pas eu de guerre bien considérable, ni de grande bataille. La tactique employée aujourd’hui par les troupes siamoises ressemble, en quelque façon, à un brigandage l’armée est divisée en plusieurs centaines de bandes échelonnées le long des bois, des rivières ; chacune de ces bandes attend l’occasion favorable et tombe à l’improviste sur les villages ou les villes qui sont à sa portée, massacre tout ce qui lui résiste, fait des prisonniers le plus qu’elle peut, pille, dévaste tout, et finit par brûler et consumer tout ce qui reste. Quelquefois cependant, le général rassemble, en un seul endroit, un corps de troupes considérable ; alors, il fait creuser des fossés tout autour du camp, y fait planter des milliers de pointes de bambous, de manière à rendre ces fossés infranchissables à l’ennemi. En outre, il fait construire une forte palissade de troncs d’arbres