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cultés qui entravent le commerce la première, c’est la difficulté d’écouler rapidement leurs marchandises ; la seconde, de se faire payer dans un bref délai ; et la troisième, de pouvoir compléter promptement leur cargaison ; de sorte que, si un navire français, par exemple, allait à Siam, il lui faudrait deux ou trois mois pour vendre, plus, deux ou trois mois pour se faire payer, et encore deux ou trois mois pour charger ; c’est ce qui faisait dire au vénérable évêque Joseph Laurent, que celui qui songeait à commercer avec Siam devait amener trois navires : un chargé de présents pour le roi et les ministres, un autre chargé de marchandises, et le troisième chargé de patience. Les Chinois et les Arabes, que l’expérience a instruits, savent la vraie manière de commercer à Siam ; ils bâtissent de grands entrepôts, où ils amassent, petit à petit, une grande quantité de marchandises, ayant soin de profiter de toutes les occasions favorables pour les avoir à meilleur marché. Quand leurs bâtiments arrivent, ils déchargent et rechargent aussi vite qu’ils veulent, et, pendant que leur navire va faire un second voyage, leurs agents, après avoir attendu que le délai de trois mois soit expiré, s’en vont exi-