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gouverneurs, il n’a pas le droit de juger les affaires majeures ; il doit les renvoyer toutes au grand tribunal. De plus, il ne lui est pas permis de juger les sujets des autres princes ou des grands mandarins sans leur consentement.

La cour de justice s’appelle lakhon-ban, et le tribunal du roi se nomme sála-luk-khun. Le ministre de la justice, qui est un des grands princes, n’assiste jamais aux débats des procès ; mais tous les jours on vient lui rendre compte des affaires qu’on a traitées. Le président du tribunal du roi s’appelle phaja-rong-mûang, il a sous lui une foule d’officiers dont les uns sont juges, conseillers, les autres sont chargés de la rédaction des pièces de procès, et ont sous leurs ordres plusieurs secrétaires qui tous les jours les suivent au palais de justice avec d’énormes paperasses sous le bras. L’endroit où l’on rend la justice est divisé en plusieurs petites salles où il y a des estrades couvertes de nattes sur lesquelles sont assis les mandarins avec des carreaux pour s’appuyer. La foule est à genoux sur le pavé, et les juges traitent les affaires tout en buvant le thé, fumant le cigare, et mâchant le bétel.

Quand quelqu’un veut intenter un procès, il commence par rédiger un acte d’accusation ou