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génie, c’est là qu’il se plaît à rendre ses oracles ; c’est là qu’on le consulte dans tous les cas difficiles, qu’on lui fait des vœux et des offrandes de bougies, de bâtons odoriférants, de riz et d’arak, car il paraît qu’il aime le vin. Tous les jours, matin et soir, il ne faut pas manquer de lui donner sa pleine écuelle de riz tout chaud, dont il savoure la vapeur. Quelquefois, dit-on, il est arrivé de trouver son écuelle vide. Il paraît que le génie tutélaire est passablement jaloux, caril ne permet pas qu’un étranger dorme plus de trois nuits dans la cabane deses clients ; c’est pourquoi les Lao (du moins ceux que j’ai vus) ne donnent l’hospitalité que trois jours, après lesquels ils vous avertissent de vous pourvoir ailleurs, pour ne pas encourir l’indignation du génie.

XIENG-MAI.

Xiang-Mai est bâtie au pied et à l’est d’une assez haute montagne dans une belle et vaste plaine ; elle a une double ceinture de murailles, entourées chacune de fossés larges et profonds. L’enceinte intérieure a mille toises de longueur sur neuf cents de largeur. Les maisons ne se touchent pas, et sont