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Dans ces régions orientales où l’idolâtrie, la volupté et les vices exposent les nouveaux chrétiens au danger continuel de décréditer la religion par leur inconstance, ou de la déshonorer par une vie déréglée, la prudence ne permet pas d’admettre les catéchumènes au baptême, qu’après s’être assuré, par une épreuve suffisante, de la fermeté de leur foi et de la pureté de leurs mœurs. Ces précautions si nécessaires ayant été prises, la plupart des Cochinchinois païens furent baptisés, et ceux qui étaient déjà chrétiens mieux instruits.

Il y avait aussi à Siam un petit camp de Japonnais chrétiens, qui s’y étaient réfugiés pour éviter la cruelle persécution que souffrait l’Église dans leur pays. Monseigneur de Bérythe les alla visiter, loua leur zèle pour la religion, les consola et leur offrit tous les secours et les services qui dépendaient de lui et de ses missionnaires. Ces chrétiens persécutés n’avaient jamais vu d’évêque ; il se jetèrent aux pieds de monseigneurde Bérythe pour lui marquer leur respect ; ils furent infiniment consolés et encouragés par les discours qu’il leur fitet qu’un interprète leur expliquait. Ils lui dirent que l’année précédente, trois cent soixante et dix