Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 110 —

personnes, de tout âge et de tout sexe, avaient souffert le martyre au Japon, et qu’il y en avait encore un grand nombre dans les fers ; que la ferveur des fidèles était toujours très-grande quoiqu’ils eussent perdu tous leurs pasteurs, et que cette perte les privât des secours de la sainte parole et des sacrements. Ce triste récit et l’impuissance où se trouvait monseigneur de Bérythe d’aller secourir cette Église persécutée, touchèrent. vivement son cœur et lui arrachèrent des larmes. Il leur promit qu’il informerait le Pape de l’extrême besoin où ils étaient, afin que Sa Sainteté cherchât les moyens de les secourir. Ils les avertit que s’ils avaient parmi eux quelque bon sujet, qu’on pût rendre capable du sacerdoce, ils pouvaient le lui envoyer, et qu’on l’ordonnerait après l’avoir préparé aux saints ordres.

Les éloges que les Cochinchinois et les Japonponnais faisaient de monseigneur de Bérythe, inspirèrent à un grand nombre de Siamois la curiosité de voir ce prélat ; leurs entretiens roulaient principalement sur la religion qu’il venait leur annoncer ; ils lui faisaient des questions, proposaient des difficultés, admiraient les sublimes vérités du christianisme et la pureté de sa morale ;