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pour les instruire. Monseigneur de Bérythe n’avait que trois prêtres auprès de lui, dont un seul, M. Lanneau, travaillait à l’instruction des séminaristes avec un zèle et une application infatigables mais il ne pouvait, seul, former tant de sujets. Monseigneur de Bérythe n’épargnait pas les soins mais un camp de Japonnais, réfugiés à Siam, auxquels il ne pouvait refuser les secours spirituels, l’occupait souvent. Il fallait encore aller dire la messe le dimanche et les fêtes, et administrer les sacrements à des prisonniers chrétiens du royaume de Lao. Leur pauvreté, le triste état où ils gémissaient, leur naturel docile, leur attachement à la religion, l’espérance qu’ils pourraient être un jour utiles à la mission qu’on méditait d’ouvrir dans leur pays, toutes ces considérations obligeaient à exercer une charité particulière envers ces pauvres malheureux.

Dans une audience que le roi de Siam donna à monseigneur de Bérythe, au commencement de l’année 1667, ce prince lui témoigna qu’il souhaitait connaître plus parfaitement la religion chrétienne, pour pouvoir en parler plus savamment. Ce prélat, voulant lui en faciliter l’intelligence, lui fit présent d’un recueil d’images en taille douce,