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en effet. Le talapoin et ses troupes, en ayant eu avis, laissèrent le petit vaisseau en liberté et prirent la fuite. M. le marquis de La Roques, commandant de cette escadre, écrivit au roi de Siam, et lui offrit de poursuivre les rebelles, ou, s’il y en avait de cantonnés dans le royaume, de mettreses troupes à terre pour les soumettre. Le roi fut si satisfait de cette lettre, qu’il dit devant toute la cour qu’il n’avait pas de meilleurs amis que les Français. Il envoya à M. de La Roques une robe magnifique et une veste pareille à celle que Sa Majesté portait, Il témoigna aussi être très-content de monseigneur de Sabule qui avait envoyé en diligence un prêtre à Ténasserim pour retenir les chrétiens de cette contrée dans la fidélité et dans l’obéissance.

Depuis la grande Révolution, le terrain où était autrefois bâti le collége de Mahápram avait été usurpé par un mandarin. Monseigneur d’Auren étant arrivé à Siam, et ayant amené vingt-deux écoliers tonquinois, on racheta ce terrain. On y bâtit un nouveau collége où l’on commença de cultiver ces jeunes plantes que la persécution avait arrachées de la terre natale. On leur joignit quelques Cochinchinois, et c’est de cette troupe d’élèves qu’ont été formés la plupart des prêtres ton-