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particulier pour lui marquer son embarras ; il lui dit qu’il ne voulait point mentir quoi qu’il dût lui en coûter, et que cependant, si on venait à le questionner sur l’argent qui lui manquait, il serait obligé de dire à qui il l’avait remis. Le pilote, sentant lui-même la conséquence, trouva tout l’argent et le remit à M. Alary qui s’engagea à lui rendre ce qu’il avait dépensé. Après avoir seulement présenté les missionnaires à la question, on les fit de nouveau approcher du vice-roi qui pour lors leur fit présenter du thé ; il leur fit montrer plusieurs effets pillés pour savoir si on les avait pris dans leur maison. Ils reconnurent la boîte des saintes huiles, la petite custode pour le Saint-Sacrement, le calice et quelques ornements. — Regardez maintenant, leur dit le vice-roi, tous ces soldats qui sont là à genoux devant vous, et voyez si vous reconnaîtrez celui qui a pris cette petite boîte. Les missionnaires répondirent que les soldats étant venus chez eux pendant la nuit, il leur était impossible d’en reconnaître aucun. On ne les pressa pas davantage. Le vice-roi s’était adouci ; mais ils eurent la douleur de voir profaner la petite custode du Saint-Sacrement, car on enferma une petite idole dans ce vase sacré qui avait si souvent