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contenu le corps de Jésus-Christ. Le mal était sans remède, ils se contentèrent de baisser les yeux et de garder le silence. Dans ce même temps on les fit écarter. Le vice-roi leur remit la croix seulement, et quelques heures après on leur permit de se retirer ils allèrent rassurer les chrétiens qui étaient en peine, à cause du bruit qui s’était répandu qu’on leur avait tranché la tête.

Six à sept jours se passèrent avant celui du second interrogatoire ; enfin ce jour arriva. Quelques personnes malintentionnées dirent au vice-roi que les Ponguis avaient encore de l’argent ; et, au lieu de lui expliquer qu’on n’avait pas encore interrogé le second Pongui, qui était prêt à remettre le peu d’argent qu’il avait, quoiqu’il fût destiné à secourir les chrétiens, on laissa croire à ce général qu’il avait été trompé. Il se sentit piqué et envoya aux missionnaires l’ordre de lui apporter cet argent. Ce fut alors qu’ils se trouvèrent destitués de tout secours humain. Ils avaient besoin d’un interprète, et la seule personne dont ils pussent se servir était précisément le pilote Joseph qu’ils soupçonnaient de les avoir vendus. Cet homme, qui leur avait rendu tant de services, ne les regardait plus du même œil depuis que Momosadec les