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était demeuré d’accord avec moi que le roi ne serait qu’à la hauteur d’un homme dans sa tribune, et que je pourrais lui donner la lettre de la main à la main. Alors je dis à M. l’abbé de Choisy : On a oublié ce que l’on m’a promis ; mais assurément je ne donnerai point la lettre du roi qu’à ma hauteur. Le vase d’or où on l’avait mise avait un grand manche d’or de plus de trois pieds de long ; on avait cru que je prendrais ce vase par le bout du manche pour l’élever jusqu’à la hauteur du trône où était le roi ; mais je pris sur-le-champ mon parti et je résolus de présenter au roi la lettre de Sa Majesté, tenant en main la coupe d’or où elle était. Étant donc arrivé à la portée, je saluai le roi, j’en fis de même à moitié chemin, et lorsque je fus proche de l’endroit où je devais m’asseoir, après avoir prononcé deux paroles de ma harangue, je remis mon chapeau sur la tête, je m’assis et je continuai mon discours qui était conçu en ces termes :


« Sire,

« Le roi mon maître, si fameux aujourd’hui dans le monde par ses grandes victoires et par la paix qu’il a souvent donnée à ses ennemis et