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où il ne pouvait plus s’en détendre, et regarda comme une tache à sa gloire et à sa réputation de faire dire dans le monde qu’il avait fait donner des places aux Français, moins par un vrai zèle pour la religion, que par une prévoyance de bon politique, pour s’y préparer une retraite contre la fortune et les événements. Ces considérations l’empêchèrent d’accepter l’offre de M. Desfarges, et le déterminèrent à périr plutôt que de s’éloigner de la cour.

Afin, néanmoins, de ne rien omettre de tout ce qu’il crut devoir contribuer à dissiper ou à adoucir l’orage, il s’avisa de proposer au roi de se désigner un successeur. Il alla donc trouver le roi pour lui faire la proposition de nommer un de ses frères à sa place mais le monarque, qui les détestait tout les deux, ne voulut jamais y consentir et il nomma sa fille reine et son héritière après lui. Quelques jours après, le roi ayant été informé de la conjuration de Pitraxa, donna des ordres pour l’arrêter ; mais celui-ci en ayant eu vent, assembla les conjurés pendant la nuit, et le lendemain matin, qui était le 18 de mai, il se rendit maître sans résistance et du palais et de la personne du roi.