Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/15

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de ceux qui l’ont reçu. Les lumières du 19e siècle, la voix des plus puissants génies en Europe, de ceux qui aiment le système électif, de ceux qui le haïssent ; de ceux qui en attendent beaucoup de bien, de ceux qui en craignent beaucoup de mal ; proclament qu’il n’y en a pas d’autre de possible en Amérique. Laissons donc pénétrer les lumières et les idées politiques du siècle où nous vivons ; rien ne peut les intercepter.

Voyons combien notre organisation territoriale, réglée par le gouvernement prétendu oppresseur de la France, est favorable à la vie des peuples. Nous sommes dans une quinzième année de disette. Non seulement elle n’a pas tué un seul d’entre nous, mais nos cultivateurs, contraints à l’ordre et à l’économie, par cette calamité, doivent moins aujourd’hui, qu’ils ne devaient à son début.

Voyons combien l’organisation territoriale de l’Irlande, réglée par le gouvernement et l’église aristocratique de l’Angleterre, est fatale à la vie de ce peuple. Une seule année de disette a littéralement tué un dixième de sa population, malgré tous les efforts et la bonne volonté d’un état et d’une église aristocratique, trop obérés et nécessiteux, par leurs besoins de luxe, qui sont sans limites, pour venir en aide avec efficacité, aux plus pressans besoins de la nature, qui sont si limités. Et pourtant le sol ne manque pas à l’Irlande. Un quart de sa surface est inculte, parce qu’elle n’a jamais eu un gouverne-