Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/20

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et toute justice. Aux jours prochains de sa pitié pour nous, des alliés nous viendront en aide, de tous les points de la chrétienté. Alors nous dirons ensemble à nos oppresseurs : soyez justes ou soyez châtiés.

Il n’en est pas moins vrai que la conquête de l’émancipation, le triomphe d’O’Connell contre les oppresseurs de son pays, était plus imprévu, difficile et prodigieux que celui de Washington sur les oppresseurs du sien. L’étendue du bienfait, qui était la seule mesure préliminaire, qui pût amener la régénération de l’Irlande, inscrit O’Connel au rang des plus signalés bienfaiteurs de l’humanité entière, et le plus distingué des enfants de son pays, dont les grands hommes ont été si nombreux, qu’ils doivent être nommés Légion.

O’Connell a promis qu’il enchaînerait la guerre civile pendant qu’il vivrait ; mais il a aussi prédit qu’elle serait déchaînée à sa mort, si l’Union n’était pas abrogée. Il n’y a pas d’alternative. L’Irlande, avec toute la chrétienté pour alliée, voulant avoir sa nationalité commise à la garde de son propre parlement, il faut choisir, entre concéder le rappel ou perdre l’Irlande. Justice, justice trop tardive il est vrai, mais justice à la fin, sera donc rendue à ce pays des longues douleurs. Les Franco-Canadiens y applaudiront avec une joie indicible ; puis à leur tour échappant aux mêmes sinistres projets de commettre la garde de leur propre nationalité à d’autres qu’à eux-mêmes, ils verront les Irlandais leur aider