Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/21

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à faire triompher le principe qu’ils invoquaient pour eux-mêmes. Oui, ils auront l’appui des Irlandais, qui, dans les élections, ont en grande majorité toujours été nos amis, de ces Irlandais qui, dans la presse, ont défendu la cause commune de l’Irlande et du Canada avec autant d’habileté et de patriotisme que le firent mes amis intimes, les Waller, les Tracy, les O’Callaghan.

L’alliance entre les opprimés est juste et naturelle. L’alliance entre les hommes libres ou dignes de l’être, du Nord au Sud, de l’Orient à l’Occident, est juste et naturelle. Bientôt les droits des peuples, en Amérique du moins, s’obtiendront si facilement par la presse, par l’électricité, par la vapeur, par l’échange rapide des produits de l’industrie et de ceux de l’intelligence, ces moyens humanitaires nouveaux de progrès, de civilisation et de bon gouvernement ; que c’est par eux, plus souvent que par l’épée, que se formuleront des déclarations des droits de l’homme et du citoyen ; qui partout auront entre elles d’étroites analogies, tant la France et les États-Unis ont acquis de prépondérance, pour décider la refonte nécessaire, de presque toutes les sociétés européennes. Les États-Unis, par l’éblouissant spectacle de leur prospérité ; par celui de la grandeur plus que romaine, de leur prochain avenir. La France, par l’universalité de sa langue, étudiée par toutes les classes instruites de l’Europe.