Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/46

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Ces hommes ont donc été les premiers rebelles du pays, les violateurs des lois pour leur lucre et leurs gains sordides. L’iniquité s’est mentie à elle-même. Ils ont immensément nui à ceux qui ont pris, et acheté leurs terres et n’ont pas souvent réalisé les grands profits qui, dans leurs rêves ambitieux, devaient un peu plus tard les constituer en une aristocratie territoriale avec ses majorats inaliénables, par les substitutions et par le droit de primogéniture. S’ils avaient compris et aimé le bien public, ils auraient rapproché les terres à donner, sous la seule condition d’y résider, du voisinage des seigneuries. Le surplus de leur population, aurait de toutes parts pénétré dans les townships, sans frais ou à des frais modiques pour le gouvernement quand il n’y aurait eu à ouvrir que de très courtes lignes de chemins ; les établissements se seraient étendus de proche en proche, avec tous les moyens de bonheur et de succès, qu’il y aurait eu pour les nouveaux colons, placés près de leurs familles qui les auraient aidés, placés près du fleuve où, pour la vente, doivent être portés les produits du sol ; où doivent se faire les achats de tout ce qui est utile à la construction des édifices publics et privés, aux défrichements, au confort des familles, qui achètent si cher l’aisance dont elles jouiront plus tard, par l’excès du travail, par la nature et l’étendue des privations qui accompa-