Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gnent les pénibles années de premier défrichement.

Au lieu de cette marche si sensée, si naturelle, on ceintura les seigneuries, comme si elles n’eussent contenu qu’une population pestiférée, d’une innombrable nomenclature de townships capables de soutenir une population de plusieurs millions d’hommes, et l’on dit contrairement au bon sens, au droit des gens et à l’acte de 1774, que les lois du pays n’y pénétraient point et que les lois d’Angleterre in toto y avaient pleine force et effet. Ce double mensonge n’avait point d’autre signification que d’intimer aux Canadiens que l’on voulait qu’ils ne s’y établissent jamais. On le leur démontra en commençant les concessions à vingt-cinq et trente lieues de distance de leurs habitations, le long de la frontière américaine. Le bas prix des terres y attira quelques-uns des habitants du voisinage, qui furent trompés par les promesses de vendeurs, qui leur disaient : « Nous sommes un gouvernement habile en spéculation, et nous mettrons toutes les ressources de cet habile gouvernement à votre disposition. » Des routes magnifiques en perspective et le droit commun anglais devaient assurer, pour peu de travail, une grande aisance à ceux qui devenaient gratuitement propriétaires de deux