Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/49

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glais. Si les cadets se liguaient avec la mère survivante, pour ne pas déguerpir de la terre qu’ils avaient défrichée que l’aîné devait leur ravir d’après les bonnes coutumes d’Albion, modèle isolé, avec le Haut-Canada seul, de ce droit si plein d’humanité pour les aînés, ceux-ci ne trouvaient pas de cours de justice ouvertes pour les écouter, malgré la grande démangeaison qu’avaient les juges, qui les avaient attirés dans le piège, de dire aux plaideurs ce qu’ils avaient dit aux acheteurs. Qu’est-ce qu’un droit, sans l’immense étendue d’organisation législative, administrative et judiciaire, qui lui prête vie et lui donne effet ? Une abstraction. Une abstraction. C’est tout ce dont furent dotés les townships ; et les résultats ont été que ni les aînés, ni les cadets n’ont recueilli l’héritage de leurs pères ; mais que l’incertitude alléguée de la jurisprudence et les subtilités de la chicane ont dévoré l’héritage, l’ont fait passer entre les mains des avocats, fils des juges qui avaient fait les concessions, avec la perspective qu’elles pourraient un jour revenir à leurs héritiers.

Il reste quelques difficultés de ce genre pour l’établissement des townships, mais elles seront bientôt surmontées, si nous avons un gouvernement de majorité et de publicité.

Une association comme l’est celle-ci, qui appelle la population en masse à se réunir à elle, à former un fonds considérable par des contributions minimes pour chacun, ne peut devenir utile et avoir de la durée qu’autant qu’elle professe, ce n’est pas dire assez, qu’autant qu’elle prouve et