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chambre des lords. Que devaient-ils produire sur la société américaine, si morale, si austère ?

La même vanité qui appellait autour de lord Durham ceux qui l’enivrait des fumées du plus grossier encens, le mit aux pieds de certains hommes qui l’avaient outragé avec fureur et dont il voulait à tout prix être loué.

De tous les hommes odieux aux Canadiens, pas un qui le fût à plus juste titre que l’éditeur du journal, le Montreal Herald. Tory fougueux, cet homme, nommé Adam Thom, avait depuis plusieurs années traîné dans la boue le nom de tous les ministres whigs et celui de lord Durham.

Mais, le John-Bull ne suffisant pas à alimenter par ses anecdotes calomnieuses la malignité d’Adam Thom, ses correspondances particulières, réelles ou simulées, étalaient au grand jour les turpitudes, vraies ou fausses de la plupart des hommes marquants dans l’opinion libérale.

À la nouvelle de la nomination de lord Durham, à laquelle des whigs et des radicaux mystifiés applaudirent d’une manière qui paraît si étrange aujourd’hui, ce fut un incroyable débordement d’injures. Les aboiements du Cerbère déchiraient si douloureusement les oreilles de lord Durham, qu’il se hâta de lui jeter le gâteau soporifère. Et quelques semaines après le dé-