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continuer le plan commencé l’année précédente, par le gouvernement métropolitain peut-être, par le gouvernement provincial assurément, plan qui consistait à pousser le peuple à quelques écarts pour légitimer les violences commises et faire naître un prétexte aux violences à commettre ?

Du reste, dès avant son départ d’Angleterre, le dictateur s’était si étroitement lié à la faction des vieux ennemis des Canadiens français, par les manœuvres de son neveu, M. Edouard Ellice, son intermédiaire entre eux et lui, qu’à peine arrivé, il s’aboucha tout de suite avec leurs agents, ceux des marchands anglais de Québec et de Montréal qui de tout temps ont affiché une haine indestructible contre le peuple canadien et ses représentants. Ce sont eux qui, dès 1808, avaient arrêté le plan de gouvernement tyrannique dont lord Durham n’a fait qu’adopter la honteuse paternité. En 1822, ils avaient été sur le point d’en surprendre l’approbation en parlement. La résistance imprévue du vertueux sir James Macintosh fit seule échouer leurs projets.

Dans cette circonstance la démoralisation systématique du gouvernement anglais se dévoila avec plus d’impudeur et de balourdise que jamais.

Un de ses agents, le sous-secrétaire des colonies, s’écria dans la chambre des communes : hâtez-vous, je vous en conjure,