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Page:Papineau - Histoire de l'insurrection du Canada, L. Duvernay, 1839.djvu/30

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employés anglais et par le monopole des avis ou annonces de l’administration pour contrats et fournitures de toute espèce.

Le même Adam Thom, trois mois avant l’arrivée de lord Durham, poussait des cris de mort contre quatre cents personnes entassées dans un local où deux cents auraient été à l’étroit. Il disait qu’un gouvernement qui ajournait l’instruction de leur procès montrait une coupable hésitation ; que s’il était possible d’imaginer que l’on voulût ravir sa proie au Doric-club, il était assez fort pour se faire justice malgré les murs des prisons et les bayonnettes des soldats ; que le Doric-club pouvait punir comme il avait pu protéger ; qu’il n’accordait qu’un court délai après lequel on verrait que ses avis n’étaient pas d’oiseuses menaces.

En effet, l’affreux complot conçu par cet énergumène et ses affidés prit une telle consistance, que les autorités furent obligées de fortifier les prisons par des ouvrages additionnels et de doubler les portes. Voilà le misérable que lord Durham fit asseoir à sa table et siéger dans ses conseils. Ses antécédents étaient connus du Canada tout entier.

En faisant ce choix aussi insensé que dépravé, lord Durham envoyé ostensiblement pour une mission de paix et de conciliation était-il traitre à ses engagements, ou bien n’était-ce qu’un fourbe chargé de