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Je montrerai dans un prochain article combien sont injustes les griefs de lord Durham contre le Canada.

C’est pourtant de ces prétendus griefs que découle la grande, la seule mesure de réforme législative que recommande Lord Durham : l’absorption de la population française par la population anglaise au moyen de l’union des deux Canadas. C’est cette mesure qui avait été arrêtée en 1808 par les monopoleurs du commerce des pelleteries au moment où ils perdirent la majorité dont ils avaient disposé jusqu’alors.

Depuis cette époque, et durant trente années, un gouvernement prétendu constitutionnel, s’appuyant sur des minorités, s’est constitué en hostilité permanente contre la majorité des représentants, qui, après les deux dernières élections générales étaient dans l’une des assemblées, de soixante-dix-huit contre huit, et de quatre-vingts contre 10 dans l’autre. Des membres composant ces minorités un seul était né dans la province. Au moment de leurs élections ces majorités avaient reçu de leurs commettants le mandat d’insister sur un changement organique dans les institutions, et de demander que la seconde chambre fut élective. Cette réclamation unanime, lord Durham l’a rejetée avec le même dédain que les tories ses prédécesseurs. Le parlement britannique la repousse également. Ce que vous demandez, dit-il, nous le refusons. Mais nous sommes bien-