Aller au contenu

Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 34 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

deux minutes s’étaient à peine écoulées qu’il aperçut venir à lui deux yeux brillants qui le dardaient… des yeux de feu.

C’était un serpent à sonnette.

Voyant le danger que couraient ses amis, Bernard alla les réveiller et leur dit :

— Allez dormir sous l’autre palmier que vous voyez à quelques pas d’ici, il me faut servir une soupe à un serpent à sonnette… et qui sait si, manquant mon coup, il ne vous arriverait pas malheur.

On se récria… Bernard fut inflexible…

— Allez, leur dit-il, j’ai besoin d’être seul en face d’un ennemi

On lui obéit.

Bernard saisit aussitôt son revolver et, s’asseyant au pied de l’arbre, il attendit son terrible ennemi.

Le monstre s’avançait doucement, ne se pressant pas comme s’il eût été sûr de sa proie… lorsqu’il fut à cinq pas de Bernard, celui-ci tira. Un œil de feu du monstre se ferma subitement.

— Et d’un, murmura le colosse.

Le serpent s’arrêta un instant, comme indécis. Le fait est que la balle du Canadien l’avait passablement étourdi. Il s’avança cependant encore plus vite cette fois, en faisant sonner ses grelots avec rage.

Un second coup de feu retentit et le dernier œil du serpent se ferma.