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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/105

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Quand viendras-tu à Montréal passer en tête à tête, une de ces bonnes soirées d’autrefois…

HORTENSE LAMBERT À PAULINE DUBOIS.


Ma chère Pauline,

Ce que tu m’as appris dans ta dernière lettre, je le savais depuis longtemps ; je l’avais deviné. Tu as l’amabilité de me demander des conseils dans une affaire aussi délicate et où ton avenir est en jeu. C’est m’accorder une place bien grande dans ton amitié. Si grande soit elle, elle n’égale pas celle que tu as dans la mienne.

La tactique choisie est la bonne, surtout si Jules Faubert est l’être orgueilleux que tu m’as décrit.

J’ai lu dernièrement cette phrase que la plupart des hommes s’aiment dans une femme. Recherchée et adulée, cela, certainement, flattera son orgueil de te conquérir. Surtout si tu te montres inaccessible, il se fera un point d’honneur de te gagner. Ce sera un motif pour excuser sa « faiblesse » (Tu m’as déjà dit qu’il considérait l’amour comme une faiblesse). Il la mettra sur le compte de la difficulté à vaincre.

J’ai une nouvelle à t’apprendre. Mon petit cousin Charles Lanctôt est revenu d’un voyage à Amos. Il m’a annoncé qu’Henri Roberge est marié. En voilà un qui se console vite. J’irai te voir dans deux semaines…