Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/112

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Pour la première fois, il lui raconte les antécédents de son séjour dans le Nord.

— Alors je ne suis pas la première femme que tu as aimée ?

— Mais oui… l’autre je pensais l’aimer. Il ne faut pas lui en vouloir, c’est elle l’artisan de notre bonheur et aussi Faubert… sans cela je ne t’aurais pas connue….

Quelqu’un frappe à la porte.

C’est un des commis aux magasins, garçon de dix-huit ans à peu près, naïf, bon et dévoué.

M. Roberge ça va mal… Le trouble est partout… Ils sont en assemblée… Luc David est en train de leur monter la tête… Faudrait télégraphier à M. Faubert.

— Tu vas courir chez Poitras. Fais toi conduire immédiatement à Nottaway, dans mon yacht. Télégraphies à Faubert, chez-lui et au bureau, d’être ici au plus tôt.


— V’la M’sieu Roberge.

Luc David cesse de parler. Le nouvel arrivant prend place à la tribune.

Des cris partent : « On veut être augmenté » — à bas les capitalistes. — On n’a assez de se faire mourir pour les autres. »

Avec peine le président peut rétablir l’ordre.

L’ingénieur essaye d’apaiser la meute, demandant à ceux qui ont des griefs de venir les lui confier. Il en fera part à M. Faubert qui leur rendra justice, il s’en porte garant…