Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/121

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Ils se reprennent à bras le corps et de nouveau roulent par terre. Le financier a le dessus. Il passe un bras sous l’aisselle de l’adversaire et lui enserre la nuque. De la droite, il rejoint son bras gauche ; et lui imprime un mouvement si fort qu’il le fait pivoter sur la tête pour retomber de l’autre côté.

— Lève toi, sans cœur ! crie-t-il.

David, comme cinglé d’un coup de fouet, se redresse. Il n’est pas sur ses jambes, qu’aussitôt Faubert lui saisit les deux bras, en lui mettant un pied sur le ventre, et l’envoie pardessus lui s’assommer à cinq pieds de là.

David, chancelant, ne frappe qu’à tort et à travers. Un coup en pleine gorge le fait s’écraser sur le sol, sans connaissance.

— Qui est le suivant ?

La foule est stupéfaite, à demi subjuguée.

Un silence plane, que brise tout à coup ce cri :

— À la dynamite ! Faisons sauter.

Vivement Faubert met la main à sa poche, et marche sur la foule, le revolver braqué sur elle.

— Le premier qui bouge, je l’abats comme un chien.

Aux abords de la chaussée, une quinzaine d’hommes, revolver au poing eux aussi, sont décidés à maintenir l’ordre.

— Puisque vous n’êtes pas satisfaits de vos gages, dit le financier, je ne veux pas vous employer de force. Vous êtes tous renvoyés. Ceux qui voudront se faire réengager passeront aux bureaux cet après-midi.