Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/123

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presse. La vue du bonheur de ceux dont il partage le toit le fait souffrir.

Faut-il donc que sa vie s’épuise sans qu’il connaisse la douceur du foyer ; que, dans les moments où le saisit un besoin de réconfort, il soit seul, complètement seul. Toujours travailler, sans relâche, et batailler, est-ce donc son lot ?

Pourtant s’il avait voulu ?… !

Il a cru que les jouissances de l’orgueil suffisent dans la vie, que la joie pimentée de l’action frénétique comporte le bonheur.

Égoïstement, le jeune couple continue de se chérir en sa présence. Les yeux, la voix, les gestes sont imprégnés de l’amour qu’ils se portent.

Il se trouve misérable.

Il maudit son orgueil.

Il a soif d’affection et l’affection lui manque. L’image de Pauline apparaît, qui ne le quitte plus.

— Vous avez l’air rêveur, M. Faubert.

— Moi… du tout… Sais-tu, ajoute-t-il, en se retournant vers Roberge, que tu es un homme heureux.

— C’est à toi que je le dois.

…Et Jules Faubert, l’homme que tout le monde envie, envia à son tour.