Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/148

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Quand il ne peut faire autrement, il se montre au naturel, cynique et astucieux. Au préalable il prend soin de paralyser son homme. Ce fut le cas dans ses rapports avec David.

Très intelligent, l’esprit vif, saisissant tout de suite le point faible d’un individu.

Quand il a décidé de faire quelque chose, rien ne l’arrête. Si quelqu’un se pose en travers de sa route, il l’abat et passe dessus. Il ne recule devant rien. Il ordonnerait la mort de sa femme si cela pouvait lui être utile, bien qu’au fond, il l’aime beaucoup. En affaires il ne connaît ni sensibilité, ni scrupule. N’importe quels moyens, même criminels, sont bons s’ils lui permettent d’atteindre ses fins. Hypocrite au suprême, d’un tempérament bilieux et jaloux, en société il cache ses propres sentiments. D’aucuns, — très rares — le soupçonne d’être un peu maître chanteur. Ils n’ont pas de preuves en mains.


L’après-midi touche à sa fin, James Coulter demeure seul à son bureau, pendant que le personnel achève de ranger les papiers et les livres avant de quitter les lieux.

Il regarde devant lui, les mains jointes entre ses genoux, cherchant le moyen d’écraser Jules Faubert, le « Devil », comme on l’a surnommé depuis ses derniers hauts faits de Bourse.

La chose lui paraît d’autant plus difficile qu’il ne peut se servir de ses principales armes, que son jeu est découvert, et qu’il lui faut, tout en at-