Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/149

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taquant, se garer des coups. Il est lui-même menacé, et sérieusement. Le ton ironiquement calme du futur roi du papier présage une détermination calculée d’aller jusqu’au bout. Ce n’est pas sous l’empire de colère, mais après réflexion faite qu’il l’a abordé l’autre semaine.

Si lui, Coulter, est un homme puissant, Faubert ne l’est pas moins. Après avoir étudié les mille et une manières de réduire un homme « a quia », quel est le défaut de la cuirasse, l’endroit où frapper, le plus sensible, il en vient à la conclusion qu’il est plus sage d’attendre.

Faubert, occupé à former son « merger » n’aura pas le temps, absorbé qu’il est par cette entreprise incroyablement colossale, de rompre des visières avec Coulter. Pour l’avoir vu à l’œuvre, il sait qu’il mène et conduit ses projets à leur réalisation avec une rapidité endiablée. Il risque gros jeu. Peut-être risque-t-il trop ? Jusqu’ici les annales financières n’enregistrent pas d’ascension aussi rapide. Trop rapide pour être constante et acquérir à son point culminant une stabilité de roc.

Alors, peut-être, sera-t-il temps de frapper. Saper les bases de cette fortune. D’abord en lançant des rumeurs, dans le public, qui provoqueront une crise, et que l’autre ne pourra affronter, ensuite, la panique créée, par une action directe sur le cours de la Bourse, produire une dépréciation de stocks ; se concerter avec ses amis d’Ottawa, pour paralyser l’expédition des marchan-