Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’un pauvre homme que son acte va mettre dans le chemin.

— Je pars pour l’après-midi. S’il vient quelqu’un et que ce soit important, je serai chez le vieux Barclay.

M. Faubert… je voulais vous demander une faveur. Vous savez que je me marie dans quelques jours ?

— Je le sais.

— Pourriez-vous m’accorder deux semaines de congé. Mon assistant me remplacera.

— Non. Tu te marieras le matin et tu viendras travailler l’après-midi.

L’étonnement du secrétaire grandit. Que s’est-il donc produit pour l’avoir ainsi bouleversé. Ce n’est plus un être humain, c’est une brute.

Il essaye de le faire revenir sur sa décision. La réponse est la même :

— Non. Assez sur ce sujet. Si tu veux prendre un congé, tu le prendras, mais définitivement.

Le père Barclay, également, ne reconnaît plus en l’homme qui vient le consulter son client d’autrefois. Plus de prudence aucune. « Il devient fou », pense-t-il en l’entendant expliquer les coups de Bourse qu’il veut tenter.

— Mais, mon cher monsieur, vous prenez là une chance de mort. Si vous réussissez, ce sera par un hasard extraordinaire.

— Faites quand même. La vie n’est qu’un hasard.