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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/168

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La chance le favorise encore. Au bout d’une semaine, il avait réalisé près de trois quarts de million de dollars.


Un soir, au club, il était installé dans un coin et vidait quelques verres de scotch. Sa chaise, tournée vers le mur, l’empêchait d’être vu des nouveaux arrivants.

À quelque distance de lui, un groupe d’hommes, ignorant sa présence, après avoir épuisé les potins d’usage, en vinrent à parler de sa dernière transaction.

— Ce Faubert a vraiment une bonne étoile. Il vient de réaliser dans un placement minier quelque chose comme sept cent mille dollars.

— Malheureux en amour, heureux au jeu, dit quelqu’un.

— Depuis quinze jours, il n’est plus le même homme, ses amis ne le reconnaissent plus.

— Le succès lui a peut-être tourné la tête.

— Non ce n’est pas son genre.

— Vous ne savez pas quelle est la femme.

— Je ne sais pas… Probablement une maîtresse qui l’a trompé.

À peine a-t-il prononcé ces paroles que Faubert debout, lui décoche un coup de poing en pleine figure.

— Monsieur, j’ignore qui vous êtes. Mais ça vous apprendra à regarder autour de vous avant de parler.