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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/24

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C’est si subit cette nouvelle qu’il ne sait à quoi l’attribuer. Et sa joie, et ses rêves, et son bonheur, tout s’écroule lamentablement.

Devant lui des trous noirs… C’est le Futur. L’avenir lui apparaît… terrifiant.

Est-ce bien vrai qu’il va continuer à vivre des jours sans Elle ?

Il n’y songe pas, ne veut pas y songer.

Puis poussé par un besoin de souffrir encore, un besoin irrésistible, il recommence sa lecture enfiévré par une volupté de douleur.

C’est la lettre, toujours la même dans ses quelques variantes, où l’on apprend que la femme aimée d’amour, deviendra une sœur pour soi ; qu’il est préférable qu’il en soit ainsi, qu’on s’est mépris l’un sur l’autre ; la lettre où passe toute la kyrielle des raisons vraies ou fausses mais faciles à trouver des ruptures définitives.

Instinctivement il s’est levé.

Devant lui, appendue au mur, une glace le reflète.

Il est pâle, avec les traits étirés, les yeux fous.

Tout à coup ses jambes deviennent molles, molles.

Stupide, hébété, il est secoué par un éclat de rire nerveux qui lui bouleverse le visage.

…Et il se jette de travers sur le lit… et il mord ses oreillers… et il sanglote…

Cette effusion qu’il n’a pu contenir et qui le fait rougir maintenant qu’elle est passée, lui est un