Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/45

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— Aujourd’hui, oui. Demain, non. Ils avaient pour les aider toute la richesse accumulée par leurs concitoyens depuis des siècles, tandis que nous, c’est sou par sou qu’il a fallu former le capital. Les premiers mille piastres sont toujours plus durs à gagner. Les autres viennent d’eux-mêmes. Ces premiers mille piastres, nous les avons. Maintenant, il ne s’agit que d’avoir les autres, et nous les aurons. Bon nombre de jeunes gens au sortir du cours classique s’acheminent vers l’école des Hautes Études Commerciales ; quelques uns vers l’école Technique pour se perfectionner dans les différentes branches de l’industrie.

— Tu es optimiste. Crois-tu, cependant, qu’un homme façonné par l’enseignement des collèges classiques soit apte aux affaires.

— Pourquoi pas ? Il est déjà en mesure de se rencontrer avec des gens établis parce que son éducation lui a fait franchir les barrières. Au lieu de tâtonner et de chercher, il sait où il va. Son cerveau assoupli par la gymnastique quotidienne de huit années d’études, plus développé, peut résister à un effort plus grand comme un athlète rompu à tous les sports endure mieux la fatigue physique. L’orientation nouvelle de la jeunesse me fait plaisir. Dorénavant des énergies convergeront vers autre chose que notre politique idiote de partis, et vers les professions. Nous ne laisserons pas toute la finance entre les mains anglaises. Nous en prendrons notre part qui ne doit pas être la moindre dans un pays qui est nôtre. Quant à