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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/68

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L’écorceur de Villemontel est sur pied prêt à fonctionner aussitôt que les hommes auront fini la coupe du bois. Lapierre, toujours sur la route, achète sans répit le bois des colons, çà et là, à Natagan, à Nottaway, à Landrienne, à La Sarre et à La Reine, à cet endroit moins qu’aux autres, les colons travaillant en partie sur les limites de l’Abitibi Paper and Power.

Les premiers jours de son séjour dans le Nord, il a étudié les possibilités d’aménager le pouvoir d’eau du lac Chabogama, pour le convertir à des fins industrielles. Une semaine après l’envoi de son rapport, il apprenait que son ami avait acheté d’immenses limites à bois dans les alentours ainsi que le pouvoir d’eau lui-même.

Depuis, il n’a cessé de travailler soit pour remettre l’écorceur en bon état de fonctionnement, soit pour préparer les plans de l’usine. Il a fait plusieurs excursions à travers le pays. Ainsi dernièrement il a parcouru quelques centaines de milles en raquettes traversant dans leur entier les cantons de Barraute, La Morendière, Rochebeaucourt et Montgay.

Eut-il voulu songer encore à la cause brutale de son départ de la ville, que les paysages immenses dans leur monotonie qu’il avait constamment sous les yeux, les journées de fatigue qu’il vivait, le travail absorbant et reposant tout à la fois qu’il accomplissait, l’en aurait empêché.

Il est réjoui, épanoui, d’humeur toujours égale ; le teint bronzé de sa peau indique une santé ex-