Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/75

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journal — il avait acheté « l’Espoir, » il y a quelques mois — a une circulation assez considérable pour exercer une pression sur le gouvernement, par une campagne bien menée. Notre usine de la Rivière Bell va avoir besoin d’être alimentée. À part du bois le long du grand lac Victoria qu’on y peut « draver » il me faut aussi le bois des colons. On peut l’acquérir à des prix raisonnables. Si les compagnies américaines trouvent leur profit à acheter la matière première en Abitibi et à la transporter à leur moulin malgré le haut coût du freight, avec notre usine là-bas, nous allons réaliser immédiatement, en surplus de bénéfices, la différence du coût de transport entre le bois brut et la pâte à papier, même le papier. Ce qui est énorme. Tout cela est fort beau. Il y a le revers de la médaille. La chute que j’ai obtenue est à une cinquantaine de milles du Transcontinental. Dans les conditions actuelles, c’est un gros numéro contre nous. J’ai pensé à une solution. Il y a au nord de la rivière Natagan deux cantons que les feux de forêts ont complètement ravagés, ceux de La Morandière et de Rochebeaucourt…

— Un homme peut suffire à ramasser le bois avant la charrue remarque Roberge qui les a parcourus en tous sens.

— Au nord d’Amos, il y a le canton de Dalquier dans lequel il y a du beau bois, mais que les colons ne peuvent exploiter à cause du cours de l’Harricanaw qui se jette dans la baie James. Passé les