Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/77

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Je crois y avoir droit. En faisant ce que je projette, je travaille au développement de la province. Ensuite me faire accorder tous les terrains dans les cantons défrichés, là où le feu a passé, sur une largeur de deux milles du chemin de fer. Ces terres, par le seul fait que nous les rattacherons au reste de la province n’auront plus seulement une valeur nominale, mais une valeur réelle. Nous pourrons les transiger à bon prix. Ils nous aideront à subvenir aux lourdes charges qui vont nous incomber. Pour gagner mon point, il va falloir batailler. Vous savez comme le gouvernement de Québec sur certains points est routinier ; vous savez aussi que lorsqu’il n’y a pas un étranger en tête d’un mouvement, on ne veut rien entendre. Il faut donc préparer le terrain. C’est la tâche de Noël. Avec les idées que je viens d’énoncer il y a matière à un Premier-Montréal, samedi prochain, dans « l’Espoir ». Surtout n’y va pas de main morte. Laisse entendre que nous montrerons les dents. Demain, j’invite à dîner, Gingras, le rédacteur de l’Ordre. Il a un faible pour les vins. J’en ai d’excellents, comme mon cognac d’ailleurs… sers-toi, Roberge, tu louches depuis dix minutes du côté de la bouteille… une fois bien repu, je le chauffe à blanc, et je garantis qu’avant deux jour, l’Ordre à son tour entre en branle.

L’opinion publique peut avoir une certaine influence sur la députation. Avec une petite campagne comme celle-là, nos gens, seront plus conciliants, et j’obtiendrai mieux ce que je désire…