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Page:Paquin - Jules Faubert, le roi du papier, 1923.djvu/84

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Pélissier réfléchit une seconde, il approche un fauteuil et sans attendre d’invitation s’y installe. Il décide de changer de tactique.

— Vous avez attaqué mon parti injustement. Depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons fait plus pour le développement de la province que tous nos prédécesseurs.

— Je n’en suis pas sur cela. Ce que j’ai dit est vrai. Prouvez-moi le contraire et je me rétracterai.

— Vous avez compromis des gens respectables, des financiers honnêtes qui ont eu le talent de s’enrichir…

— Au détriment de la justice et de l’honnêteté… en volant le peuple… en le trompant. Dans vos séances de cabinet noir où vous siégez, M. Pélissier, vous vous disputez la dépouille publique comme des voleurs de grand chemin leurs proies de la nuit. Et vous pensez que nous, journalistes, lorsque nous serons au courant de vos intrigues, nous allons les passer sous silence…

— Mon pauvre ami, vous êtes bien naïf. Vous ne savez donc pas ce qu’est la politique…

— Non… Pas comme vous l’entendez… Mon temps est précieux. Que puis-je faire pour vous être utile ?

— Cessez votre campagne. D’abord vous n’y gagnez rien. Ensuite vous vous aliénez de grosses influences. Vous avez beaucoup de talent ; il est malheureux que vous l’employiez mal. En retour de votre silence, le ministère vous confiera à des