Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/12

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Il n’avait plus le choix des moyens.

Il embrassa sa femme, caressa l’enfant de sa main rude, et partit.

Il rentrerait tard dans la nuit.

Il ne rentra pas.

Un agent de police, en faisant sa tournée, avait surpris sur le fait l’audacieux cambrioleur. Il s’abîma bientôt sur le plancher, tué raide d’une balle au cœur, victime de son devoir. Lucien Bernier, par ce geste instinctif et brutal de destruction avait cru retrouver la liberté un instant perdue.

Attiré par le bruit, un autre agent était survenu. Voyant l’homme qui s’enfuyait, il lui donna la chasse, le saisit, et, de son bâton court, l’assomma, terminant la lutte.

Ces scènes, avec leurs détails, le prisonnier les évoquait. Son inconscience, son impassibilité, se changeaient en détresse, en terreur, en désespoir.

Les larmes l’étranglaient.

Soudain, il s’écrasa sur le lit, secoué de sanglots spasmodiques.