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Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/132

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ce que personne, impunément, ne lui aurait dit en face.

Fort de son innocence, il endura, mais ne voulant pas tenter l’expérience à nouveau, il se renferma dans son étouffante réclusion.

Pris de zèle, le détective, en une occasion, essaya de lui arracher des paroles d’aveu.

Inutilement.

Un mutisme persistant scellait ses lèvres.

Le détective revint à la charge, se fit menaçant, se fit insinuant.

Aucune déclaration ne couronna ses efforts.

Une fois, il fit mine de vouloir frapper. Mais l’être qu’il vit spontanément dressé devant lui, lui parut décidé à se défendre, insoucieux des conséquences probables.

Comprenant que le temps n’était pas encore mûr des confidences volontaires ou forcées, il résolut d’attendre l’enquête du coroner. Alors, si le résultat apparaissait tel que prévu, il recourrait aux moyens infaillibles qui descellent les lèvres les mieux fermées, y font jaillir le secret jalousement gardé.

Pendant les heures qu’il passait, étendu sur son lit, la nuque appuyée sur ses mains ouvertes, Jac-