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Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/135

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courable, charitable, il voyait sombrer son honneur et son amour et tout ce qui faisait le charme de sa vie.

Quel Destin ironique le poursuivait de ses coups ?

Quand donc s’apaiserait l’acharnement de sa fureur ?

… Soudain, voilà qu’un frisson d’angoisse le saisit. Il a peur… Une peur folle… une peur dominante qui l’étreint, qui dégénère en terreur, qui détraque ses nerfs.

Si Joseph, par mégarde, s’était empoisonné ! Si l’autopsie révélait des traces de poison !

La sueur perlait sur son front… Ses yeux s’embrouillaient… L’air lui manquait…

Si cela était !

Il vit le gibet où malgré son innocence, il se balancerait.

Non ! Pas cela !

On ne le prendrait pas. Il crierait son innocence : il la crierait si fort que les juges l’écouteraient, que les juges le croiraient.

— Jacques Bernier, suivez-moi.

À cet appel, il tressaillit. Sous l’effet de l’exal-