nom de la couleur laiteuse de ses eaux, ne manque pas, dans son parcours de pittoresque ni de charme.
Le paysage sur ses bords est varié. Des bois francs alternent avec ceux d’essence résineuse et adoucissent, par la couleur plus tendre de leurs feuilles, surtout à cette époque printannière, le vert sombre de la forêt.
Ici c’est un marécage couvert d’herbes hautes, où il aperçut au passage un jeune orignal qui folâtrait et buvait. Dès qu’il entendit le bruit de l’aviron, l’animal leva la tête, renifla l’air et partit au grand trot vers la forêt broussailleuse ; là, c’est une succession de collines qui vont s’échelonnant.
Le lac Kiénawisik est parsemé d’îles et d’îlots. Les bords en sont irréguliers. D’innombrables pointes en découpent le contour.
Il ventait quand Jacques l’atteignit. À cause du peu de profondeur de l’eau, les vagues sont courtes, traîtresses. Dans les jours de tempête, il n’est pas prudent de s’y aventurer en canot ou en chaloupe. La vague est difficile à prendre. Elle arrive de toutes les directions, brisée et formidable ; quelques-unes atteignent de 7 à 8 pieds de hauteur.
Jacques ne voulut pas prendre le risque de le