Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/40

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les dissensions inévitables dans chaque nouvelle paroisse et qu’il fallait apaiser à la satisfaction de chaque clan ; l’ignorance des paroissiens contre laquelle il faut lutter ; le manque de confort matériel et autres ennuis inhérents à la fonction qu’il assumait. Rien de cela ne l’avait effrayé. Son zèle au contraire s’en était trouvé stimulé.

Il s’était vite familiarisé avec ses paroissiens, sachant à l’occasion, parler leur langue, payer de sa personne. Lors de la construction de l’église, on l’avait vu, la soutane retroussée, travailler de ses propres mains, maniant la hache et la scie, le pic et la pelle.

Chacun l’aimait, parce qu’il les aimait tous et qu’il les comprenait.

Il réprimandait peu. Mais quand il se décidait à faire une observation, elle était définitive. Personne ne se serait cru le droit de l’ignorer.

En l’apercevant, Philibert ôta sa casquette qu’il tint entre ses doigts, bredouilla un salut vague, et, suivi de sa femme et du visiteur, pénétra dans la maison.