Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/41

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Jacques s’assit sur le perron, l’oreille tendue vers la porte. Poussé par sa curiosité d’enfant, il lui tardait de savoir le but de l’entrevue.

Bientôt, son attention se concentra davantage. On parlait de lui ; il venait d’entendre mentionner son nom. Sans bruit, il se glissa plus près, ne voulant rien perdre de ce qui s’allait dire.

La voix du prêtre s’élevait, grave et sévère :

— Je ne conçois pas que des catholiques comme vous, monsieur Jodoin, que l’on songe à nommer marguiller, l’an prochain (l’abbé savait à l’occasion se servir de la diplomatie) vous, madame Jodoin, l’une de nos plus zélées dames de Sainte-Anne, vous agissiez comme vous le faites avec votre fils adoptif. Il a presque douze ans, il ne sait rien de son catéchisme ; il n’a pas encore fait sa première communion.

Jacques entendit la voix aigre de madame Jodoin :

— On se proposait ben de l’envoyer marcher au catéchisme, l’an prochain, m’sieu le curé.

Et Philibert, surenchérissait :